
Une association azuréenne recycle des chambres à air pour relancer un jeu traditionnel niçois dans les écoles
C'est quoi le Pitchak ?
D’abord un nom pas si simple à prononcer. Appelons cela l’échauffement.
Et pour le petit cours d’histoire, ce jeu de jongle, cousin du pilou, est au départ originaire d’Algérie. Les rapatriés ont relancé sa pratique dans les années 60, principalement dans le sud de la France, comme à Nice où Serge, alors enfant, devient adepte de cette discipline.
Le but ? Faire le maximum de jongles avec les pieds, les genoux, la tête ou encore la poitrine. Il peut se pratiquer aussi à deux ou quatre joueurs. C’est un peu du foot… mais sans ballon.
Devenu adulte et observant son jeu favori en perte de vitesse, il décide de le réintroduire dans les cours d’école. Ni une ni deux, il participe à la création de Pitchak France Solidaire, association fondée par Achbairy Abdelhadi.
Au départ, l’association récupère les chambres à air des vélos bleus hors d’usage de la ville de Nice. Quelques années plus tard, elle crée son profil Organisation et propose aux voisins inscrits sur le site de prendre la balle au bond en collectant leur caoutchouc usagé.
Les nissarts répondent à l’appel et Serge part alors à l’assaut des collèges avec ses matériaux de récupération et lance son programme « le Pitchak pour les pitchouns ».

Crédits : Pitchak France Solidaire
Un jeu traditionnel local pour une solidarité internationale
J’ai eu envie de proposer une activité écologique en vue de lutter contre le gaspillage. Je voulais aussi trouver un moyen ludique de faire bouger les enfants qui manquent d’exercices physiques ce qui accroit les risques d’obésité.
Alors pour sensibiliser les jeunes à l’économie durable et au recyclage, l’association propose des ateliers de fabrication de Pitchak aux collégiens, suivis de cours d’initiation. Pari gagné ! Le jeu remporte un franc succès dans les écoles et parvient même à détourner les ados de leur smartphone ! Un tour de force !
En
parallèle, l’association porte un projet humanitaire en soutenant une école en
Afrique. Chaque pitchak fabriqué par les élèves est vendu au profit de l’Association
sportive, et la moitié des recettes est reversée à la construction du puit de leur
école partenaire au Burkina Faso.

Les enfants de Samendéni au Burkina Faso découvrent le pitchak. Crédits : Pitchak France Solidaire
Je suis heureux de poursuivre ce travail autour du Pitchak qui fait partie de notre patrimoine culturel, il est important de développer le sens de la solidarité à travers des actions en direction des moins favorisés. Pour un monde meilleur.
Encore et toujours plus engagé, Serge se lance aujourd’hui un nouveau défi plus personnel : recycler d’ anciens vélos pour les remettre en état toujours au profit du projet.